Auvergne, Bretagne, Provence...
Léa capture les paysages de France en parfums
Depuis bientôt quatre ans, Léa Chonier (en photo), une jeune Auvergnate de 28 ans crée des fragrances pour hommes et femmes inspirées des régions françaises. Poécile, sa marque, séduit même à l'étranger !
Une bouffée de fraîcheur forestière, des notes de narcisse et de sous-bois légèrement relevées par des baies roses. C’est ce que l’on perçoit en sentant Eden Volcanique, la première création de Poécile. Ce parfum est né il y a quelques années de l’imagination de Léa Chonier. Le résultat envoûtant d’une quête de sens et d’un retour aux sources.
La curiosité comme guide
Tout commence en 2020, lors du confinement. Léa, alors salariée d’un grand groupe du CAC40 à Paris, se replie, comme beaucoup de personnes, dans son village natal de Saint-Rémy-sur-Durolle, dans le Puy-de-Dôme. Diplômée de Sciences Po et d’une école de commerce, elle télétravail le et s’accorde des balades en forêt pendant ses pauses. « La nature m’a reconnecté à mes souvenirs alors qu’adolescente, je voulais fuir cette campagne, se souvient-elle. Cela s’est fait, étonnamment, par mon nez ! » Les odeurs de mousse, de rosée ou du potager de sa grand-mère réveillent en elle une envie de changement. « Ces terres auvergnates embaumaient mon esprit. J’ai toujours aimé les parfums, l’idée de voyage olfactif surtout. » Une révélation qui la pousse à quitter définitivement Paris pour vivre à Saint-Rémy et à accepter cette idée un peu folle : créer une maison de parfums afin de capturer dans des flacons l’âme des régions françaises.
Donner une identité olfactive aux régions
Évidemment, Léa fait de l’Auvergne sa première muse. Rencontres, recherches d’experts, business model… Au début, ce n’est pas facile, mais cette touche-à-tout très curieuse réussit vite à mettre sur pied son projet. Épaulée par de jeunes « nez » talentueux du laboratoire Maelstrom à Paris, elle crée Eden Volcanique, un parfum singulier qui sent bon le narcisse, récolté en Auvergne. Depuis, cinq autres fragrances ont vu le jour, chacune rendant hommage à une région de son cœur : Arcadie Florale (Provence), Bleu Asgard (Bretagne), Mont Cristal (Alpes), Hespérides Idylliques (Côte d’Azur), et Rose Lutèce, en l’honneur de Paris. « Pour réaliser ces eaux de parfum, j’ai puisé mon inspiration dans mes souvenirs de vacances, des couleurs, des ambiances…Avec pour but d’obtenir des parfums, pour toutes et tous qui changent de ce que l’on trouve dans le commerce classique. »
Une fabrication locale et responsable
Et cela plaît ! En trois ans et demi, Poécile a fait voyager avec tact les senteurs des paysages français. Léa a vendu 15 000 parfums, en séduisant notamment le marché étranger, comme le Vietnam. Ses créations sont présentes dans 20 pays à travers la planète ! Ce qui n’empêche pas Léa d’avoir conservé une partie de sa production à Saint-Rémy. « J’y ai mes bureaux et mon atelier. La macération, le filtrage, l’étiquetage sont faits ici. J’ai même tenu à ce que le nom de mon village soit sur les emballages, alors qu’on me conseillait de mettre « Paris » pour le prestige et l’export, comme beaucoup de marques. » Léa refuse. Un choix éthique et local qu’elle cultive aussi en se fournissant à Orléans pour ses étiquettes et en Normandie pour ses flacons.
Famille et projets
Enfin, à écouter Léa, l’histoire de Poécile ne serait pas si avancée sans le soutien de ses proches. « Mon compagnon et mes parents me donnent des coups de main dans la gestion de l’entreprise. Si j’ai aujourd’hui une alternante et une stagiaire, je sais au fond de moi que leur compréhension et leur présence me portent. Et puis je peux vous dire que a grand-mère va être très fière de moi avec cet article, car elle est une lectrice fidèle de Nous Deux ! », sourit Léa. L’aventure est belle, collective, et n’est pas près de s’éventer. Une nouvelle région sortira en parfum en octobre, puis deux autres en 2025. Leurs noms ? « Je garde encore un peu de mystère, mais ce que je peux vous dire, c’est que je travaille aussi sur une gamme de parfums d’intérieur. » De toute évidence. Poécile n’a pas fini de voyager…
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